Dans le texte Motivation et émotion : deux piliers de l’apprentissage en classe, Monique Boekaerts accorde une grande importance aux rôles de l’émotion et de la motivation durant l’apprentissage et tente à travers sa recherche de montrer l’impact positif qu’elles ont sur la réussite scolaire des élèves. Toutefois, elle explique que trop d’enseignants n’intègrent pas les construits motivationnels à travers leur enseignement. Selon elle, les enseignants se concentrent davantage sur les savoirs disciplinaires à acquérir ainsi que sur les processus cognitifs et métacognitifs. Ainsi, à travers ce chapitre, Boekaerts a pour objectif d’expliquer le fonctionnement du système motivationnel à l’aide de différentes théories.
Effets des croyances motivationnelles et des émotions sur l’apprentissage
À partir d’un exemple concret dans lequel Julie a échoué un examen de mathématique qu’elle doit reprendre, il est montré que les émotions et la motivation prennent une place importante dans l’apprentissage. Les croyances motivationnelles, positives ou négatives, déterminent « les choix que font les élèves, l’intensité des efforts qu’ils déploient et leur persévérance face aux difficultés » (Boekaerts, 2010). Lors du processus qu’entreprend Julie lors de la révision des notions mathématiques avant sa reprise d’examen, elle fait appel à ses croyances motivationnelles pour pouvoir atteindre son objectif d’étude. Ses croyances qui sont « des cognitions sur soi dans une discipline particulière » (Boekaerts, 2010) lui ont permis entre autres de déterminer ses actions.
Les émotions signalent à l’apprenant qu’il est temps d’agir
Lorsqu’il est question d’émotion, il s’agit de tous les processus affectifs soit les sentiments, les humeurs, les affects ainsi que le bien-être de la personne. Ils ont deux fonctions majeures : nous envoyer des signaux d’avertissement face aux situations extrêmement intéressantes ou menaçantes et nous préparer à réagir rapidement. Le résultat d’un apprentissage dépendra donc de la manière dont l’élève perçoit la situation. Pour un élève qui perçoit un examen comme une émotion négative, il ne réagira pas de la même façon comme celui qui perçoit l’examen comme une situation positive (un défi), d’où l’importance de considérer ces différentes émotions par l’enseignant. Ainsi, celui-ci sera en mesure de mieux comprendre la conception du processus d’apprentissage de ses élèves et les raisons de leurs réussites ou de leurs échecs.
Les croyances motivationnelles et les stratégies de régulation sont des facteurs essentiels de l’autorégulation
Selon l’auteure, lorsqu’un élève fait face à une nouvelle tâche, il observe d’abord les caractéristiques de la situation et le contexte dans lequel il se retrouve. Il fait ensuite appel à ses connaissances disciplinaires et à ses stratégies métacognitives. Toutefois, l’élève ne s’arrêtera pas là. En effet, il active finalement ses croyances motivationnelles et ses stratégies de régulation. Cette troisième étape a une place centrale dans l’autorégulation, puisqu’elle permet de donner un sens et un objectif à l’activité (degré de pertinence, d’intérêt ou d’ennui...). C’est ce que fait Julie : elle donne un sens à la tâche d’étude et cible un objectif soit de bien se préparer pour l’examen. Ces croyances peuvent aussi changer au courant du processus notamment dû aux obstacles. Ces obstacles peuvent entraîner des émotions négatives comme lorsque Julie réalise qu’elle progresse lentement et qu’elle commence à éprouver le sentiment d’inquiétude. Alors, même si elle poursuit le travail, ses idées noires prendront le dessus et vont l’empêcher d’atteindre son objectif. C’est pour cela que des stratégies de régulation émotionnelle que Boekaerts surnomme les principes doivent être mises en place. Ils vont permettre à l’élève de se recentrer sur son objectif principal.